Samedi 12 avril 2025
Besançon – Esplanade des Droits de l'Homme
Rassemblement Ă 10h30 suivi d'une manifestation
Le 31 mars, à l’issue de longues années de procédure et d’un débat judiciaire contradictoire, le Rassemblement national, ainsi que des élus et des cadres du mouvement d’extrême droite, ont été condamnés pour détournement de fonds publics. Marine Le Pen, qui était présidente du parti et parlementaire européenne au moment des faits, est la personne la plus lourdement condamnée : 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 4 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Les propos tenus par le RN sur la justice sont abusifs et choquants. La démocratie, c’est respecter les décisions de justice !
Depuis l’annonce de ce verdict – qui découle de la seule application de la loi par des juges indépendants – le Rassemblement national a choisi de dénoncer la décision de justice en des termes aussi abusifs que choquants. Il a accrédité l’idée d’un « complot » mené par un prétendu « gouvernement des juges », s’attirant ainsi les soutiens enthousiastes des figures mondiales de l’extrême droite.
Encore plus inquiétant : ces critiques ont été largement relayées par des élus et responsables politiques d’autres partis – y compris le Premier ministre – et par un grand nombre de médias peu soucieux de la réalité des faits.
Ces prises de position ont immédiatement entrainé des menaces contre les magistrats ayant rendu leur jugement de manière collégiale.
Derrière cette violente attaque contre l’État de droit et les magistrats qui le servent se dessine un refus de ce qu’il implique : un traitement égal de toutes et tous, sans privilèges liés à la naissance, au statut social ou à la notoriété. Certes, ces attaques visant à remettre en cause les fondements de nos institutions – protectrices des droits et de l’égalité devant la loi – ne sont pas nouvelles. Mais elles se sont dangereusement multipliées ces dernières années.
Fermement attachés à l’égalité de toutes et tous devant la loi, nous sommes nécessairement attachés à l’État de droit, qui deviendrait un concept vide si l’indépendance de la justice n’était pas respectée.
Nous savons également que l’État de droit nous protège d’un autre fléau. Car, garant de l’exercice des droits et libertés fondamentales, il est aussi ce qui permet que les relations entre citoyennes et citoyens ne soient pas abandonnées à la violence, à la force, aux pouvoirs sans limites, aux mauvaises passions, mais puissent être régulées par des normes juridiques. À l’heure où les haines racistes et antisémites, le masculinisme, les offensives anti-IVG et le mépris des habitats naturels connaissent une vigueur renouvelée, l’État de droit nous apparait d'autant plus précieux.
Garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et de refus de la violence dans les relations, l’État de droit – indissociable d’une démocratie effective et de la protection des droits humains – résonne avec nos convictions. Celles qui nous animent lorsque nous refusons les injustices sociales et environnementales, les racismes, l’antisémitisme, la xénophobie, le sexisme, les LGBTphobies et toutes les idéologies qui veulent faire primer l’exploitation, l’oppression, la haine et la peur sur le respect de toutes et tous.
Pour la justice et pour l’État de droit, nous nous rassemblons le samedi 12 avril 2025, dans toutes les villes de France.